Et si, un jour, l’école…

« Je pense que la liberté ne signifie qu'une chose : la victoire sur la peur.» Vassili Golovanov in Éloge des voyages insensés, Éd Verdier / Slovo, Paris 2008

 


En lisant cette phrase, je me suis mis à songer à tous ces enfants qui viennent de devenir des élèves pour plusieurs mois. Et je ne peux m'empêcher de rêver. Rêver qu'un jour tombent les barrières de la peur. Peur d'écrire à cause des fautes ! Comme si l'écriture ne se résumait qu'à ce détail. Peur de dire à cause de la gêne de se retrouver seul face aux autres. Peur de ne pas donner la bonne réponse et d'avoir une mauvaise note (puisque nous y sommes revenus !). Peur de ne pouvoir être soi-même avec ses forces mais surtout avec ses faiblesses. Trop en avoir c'est risquer de se retrouver identifié par un code à chiffres. Je ne peux m'empêcher de songer à ces enseignantes et enseignants vivant dans l'enclos de modèles pédagogiques formatés par des gens qui ne fréquentent pas souvent les salles de classe, voire pas du tout. Je me prends à rêver du jour où ils n'auront plus peur de dire non à la «didactocratie» et de revendiquer une pédagogie de l'humain. Ce jour là, l'école en sera une où le mot liberté aura un sens.